JAPON – NUCLEAIRE - Anne Lauvergeon : le syndrôme du nuage de Tchernobyl

mardi 15 mars 2011


Le Japon ne traverse « pas une catastrophe nucléaire » nous disait hier soir Anne Lauvergeon sur France 2 !!!!!! Poursuivons : « Bien sûr que je suis inquiète. On est en face d'une catastrophe naturelle très importante au Japon avec un tremblement de terre suivi d'un tsunami gigantesque ». « Je crois qu'on va éviter la catastrophe nucléaire. Nous sommes un petit peu entre les deux. »

Pas de catastrophe ?


Aujourd’hui même, le 15 mars 2011, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française classe l’accident au niveau 6 sur une échelle qui compte 7. Le niveau 7, c’est Tchernobyl.

D’où ma question : de qui Anne Lauvergeon se moque-t-elle ? Le nuage de Tchernobyl va-t-il encore s’arrêter aux frontières françaises ? Sommes-nous toujours en 1986 ?

Ce n’est pas la première fois qu’Anne Lauvergeon pratique l’euphémisme. Souvenons-nous de l’incident de Tricastin, classé niveau 1, avec, tout de même, une fuite de produits radioactifs dans les nappes phréatiques (le chiffre s’était élevé, je crois, à 75 kilogrammes d’uranium naturel tout de même). Il était survenu dans la nuit du 8 juillet 2008 à Socatri, sur la commune de Bollène dans le Vaucluse.

A cette occasion, Atomic Anne nous avait montré sa conception d’une communication transparente et responsable auprès de l’Etat et du grand public : tarder à informer et faire de la com’.

Areva avait attendu la matinée pour communiquer sur l’incident auprès des autorités compétentes (préfecture et ASN), puis n’avait émis un communiqué de presse que dans l’après-midi. L’ASN à l’époque avait extrêmement mal pris la méthode. Entre le débordement de produits radioactifs à 23h, l’information de l’ASN à 7h30 et la pleine mesure du rejet vers midi, on peut dire que les pouvoirs publics avaient été relativement mal informés. Dans la presse, plusieurs porte-paroles de l’ASN avaient d’ailleurs estimé avoir été prévenus trop tardivement, voire de façon trompeuse (Socatri aurait minoré l’incident dans un premier temps). « On estime que ça a été trop long, c'est clair ! » avait indiqué Philippe Ledenvic, délégué territorial de l'ASN à Lyon.

Et que dire du grand public ?

En cette période estivale, la préfecture avait envoyé dans l’après-midi des gendarmes sur le plan d'eau de Lapalud (Vaucluse) avec des mégaphones pour faire sortir les baigneurs en leur demandant d'abandonner leurs affaires sur place. Dans l’après-midi : soit plus d’une dizaine d’heures après la fuite… Anne Lauvergeon n’avait pas manqué par la suite de dire un peu partout dans la presse que cette réaction des autorités avait créé de la confusion… Atomic Anne, après avoir limogé le DG de la Socatri, avait fini par faire ces grands shows médiatiques qu’elle affectionne : elle était venue sur Lapalud pour boire un verre d’eau du plan d’eau !! Ses communicants lui avaient probablement soufflé que le symbole serait fort : la femme célébrée dans le magazine américain Forbes comme l’une des plus puissantes du monde s’abaissant à boire un vilain verre d’eau d’un étang chez les ploucs du Vaucluse, quelle image de simplicité et d’humilité ! A moins que cela ne traduise que du paternalisme et ce mépris d’une certaine élite qui croit pouvoir bluffer les citoyens avec des gestes de com’ un peu ridicules…

Ceux qui lisent technologies propres savent que nous ne sommes pas a priori hostile au nucléaire. D’abord parce qu’il est une alternative à des technologies plus sales, type hydrocarbures charbon ou gaz de schistes. Ensuite parce qu’il peut constituer une solution de transition tant que les technologies propres ne sont pas assez développées. Nous attendons toujours de l’Etat un investissement massif dans ces technologies, ainsi que l’implication continue des mastodontes français, les GDF Suez, Veolia, Total ou EDF… Enfin, parce que la France a besoin d’indépendance énergétique pour ne pas dépendre de dictatures, mais aussi qu’elle a développé un savoir-faire unique dans ce secteur.

Mais un tel pari ne peut tenir que s’il y a une contrepartie : que l’on arrête de prendre les citoyens pour des enfants, que l’on arrête cette communication vieille de plus de vingt ans, faite du mépris le plus élémentaire.

Quand donc le Président Nicolas Sarkozy nous débarrassera-t-il d’Anne Lauvergeon ? Avec ce genre de comportement répété, quelle confiance peut avoir un citoyen dans le nucléaire français ?


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L'aggravation de la situation au Japon pèse sur l'avenir de la filière nucléaire. Et remet du même coup en selle les valeurs liées aux énergies renouvelables.


Theolia - Evolution du cours de Bourse pastedGraphic_2.pdf


Alors que le Japon fait face à une très grave crise nucléaire, l'avenir de la filière semble être désormais en suspens. En Bourse, le secteur est affecté à l'image du certificat d'investissement Areva (-8%). Tout le secteur énergétique n'est toutefois pas perdant : les valeurs liées à l'énergie renouvelables se retrouvent désormais sur le devant de la scène.

A Paris, où rares sont les valeurs en hausse ce mardi, le producteur d'électricité éolienne Theolia s'envole de 12,5% à 1,35 euro. Il est suivi d'EDF Energies renouvelables (+4% à 34,76 euros).

A la Bourse de Madrid, l'espagnol Gamesa, un des leaders mondiaux de la fabrication d'éoliennes, continue de monter fortement, après avoir pris 5,05% la veille. Même chose à la Bourse d'Oslo, où l'action du fabricant norvégien d'équipements d'énergie solaire Renewable Energy Corporation (REC) progresse fortement, après s'être déjà adjugé plus de 10% la veille.

A Francfort, le fabricant de panneau solaire Solarworld s'envole pour sa part de plus de 20% après déjà un bond de plus de 23% la veille. Plus généralement, l'indice mondial S&P Global Clean Energy a progressé lundi de 4,5%.

Le pétrole, autre élément positif

La flambée des prix du baril est un contexte également propice à la résurrection boursière des énergies renouvelables. Le rebond est fragile mais palpable. Alors que les cours du pétrole se sont plus franchement réappréciés depuis début décembre (+35 % pour le Brent) , l'indice S&P Global Clean Energy a rebondi de 12,8 % sur la même période.

Et pour certains, cela pourrait même n'être qu'un début. Ainsi Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets soulignait dans sa dernière note que "plusieurs secteurs pourraient se démarquer en Bourse et bénéficier du contexte : le green business et les énergies renouvelables ".

Un avis partagé par Nicolas Rochon, président de R Green, spécialisé dans le conseil en investissement dans le domaine de l'environnement. " Le chapitre de la crise en partie tourné, la croissance soutenue des pays émergents facilite un retour au pétrole cher au-delà même du mouvement spéculatif lié aux révoltes du monde arabe. Les pays producteurs n'ont qu'une marge de 3 % pour répondre à une demande croissante. Comme en 2007 et 2008, cela va engendrer un fort regain d'intérêt pour les énergies renouvelables ", explique-t-il.

Restructuration de la filière

Un retour en grâce de circonstance, certes, mais motivé aussi par d'autres facteurs. " La filière est désormais structurée et les coûts de production ont baissé de 30 à 40 % depuis la crise. Par ailleurs, le secteur a été massacré en Bourse, ce qui se traduit par des opportunités d'investissement ", détaille Nicolas Rochon. Depuis ses plus-hauts, fin décembre 2007, jusqu'à ses plus-bas de mars 2009, l'indice S&P Global Clean Energy s'était effondré de 78 % !

Le secteur a payé un lourd tribut à la crise. Mais celle-ci a, en effet, été salutaire. Compris entre 5 et 8 cents (en dollar) le kilowatt-heure, les coûts de production dans un secteur comme l'éolien sont désormais comparables à ceux du charbon. Au-delà de la filière des énergies renouvelables, c'est aussi la thématique de l'efficacité énergétique qui remet sur le devant de la scène des valeurs plus traditionnelles. Depuis le début de l'année Saint-Gobain (+ 11,7 %), Alstom (+ 15,8 %) et dans une moindre mesure Schneider Electric (+ 6 %) en sont de bons exemples.


Source : La Tribune

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Europe : nouveau plan d’action sur l’efficacité énergétique

jeudi 10 mars 2011

La Commission européenne a adopté le 8 mars 2011 la Roadmap 2050 (feuille de route) pour atteindre une économie à faible émission de carbone et un Plan d’action sur l’efficacité énergétique. Déjà annoncé le 4 février 2011 par les chefs de gouvernement européens, ce plan prévoit des mesures complémentaires pour arriver à limiter l’augmentation globale de la température à +2 °C à l’horizon 2050. «Les accords engagés à Copenhague et rappelés à Cancun ne pourront pas être tenus si la situation reste telle qu’elle est» affirme Alexandre Paquot, assistant du directeur général à la Direction générale Action pour le climat de la Commission européenne.
À l’heure actuelle, la température présente déjà un excès de +0,8 °C. C’est dans ce contexte que l’Europe avait adopté en 2008 le Paquet énergie-climat, avec comme objectifs contraignants :
- diminuer de 20 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 (14 % pour la France).
- augmenter la part des énergies renouvelables à 20 % (23 % pour la France)
- améliorer l’efficacité énergétique de 20 % pour 2020.
«Nos analyses montrent que nous sommes sur la bonne route, excepté en ce qui concerne l’efficacité énergétique. Nous ne sommes qu’à 10 % donc au milieu du chemin et ça a pourtant des effets déterminants !», souligne Alexandre Paquot.
Les mesures proposées par le nouveau plan concernent :
- les secteurs publics avec la rénovation de 3 % des bâtiments publics chaque année, davantage de politiques publiques en faveur de l’efficacité énergétique et l’introduction de critères d’efficacité énergétique applicables aux marchés publics ;
- l’enclenchement de processus de rénovation des bâtiments privés et la hausse de la performance énergétique des appareils électriques ;
- le développement des exigences d’efficacité énergétique pour les équipements industriels et les systèmes de management énergétique ;
- l’efficacité de la production d’électricité et de chaleur ;
- le déploiement de réseaux et compteurs intelligents.
Limiter la hausse à +2 °C en 2050
Les données du rapport indiquent qu’une action globale et concertée serait en mesure de limiter à +2 °C l’élévation de la température en 2050. Pour cela, l’Europe doit réduire ses émissions internes de 80 % par rapport au niveau de 1990 : -25 % en 2020, -40 % en 2030 et -60 % en 2040. «Cette progression est possible sans percées technologiques ni changements comportementaux majeurs des consommateurs, mais avec la contribution de l’ensemble des secteurs», indique Alexandre Paquot. Pour y parvenir, l’électricité doit être totalement décarbonée d’ici 2050 grâce au développement des énergies renouvelables, du captage/stockage du CO2 et du nucléaire.
C’est dans ce contexte qu’Eurelectric, regroupement d’électriciens européens, vient de publier un rapport sur le rôle de l’électricité dans l’efficacité énergétique : http://www2.eurelectric.org
À ces défis s’ajoutent des progrès à faire en matière de chauffage des bâtiments, de transports etc., et une réduction de 30 % de la consommation d’énergie par rapport à 2005 grâce à l’efficacité énergétique. Les impacts du pétrole et du gaz seraient de ce fait moins importants. Le rapport prévoit jusqu’à 400 milliards d’euros d’économies et des bénéfices en termes d’emplois dans les énergies renouvelables, dans le secteur du bâtiment, etc.
À suivre dans les prochains mois : une proposition législative et une nouvelle feuille de route dans le secteur de l’énergie…

Élise Kuntzelmann

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